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lunes, 16 de febrero de 2015

capítulo 5 -francés

                                            




         Deunpunto Alotro journal 5









C'est le petit matin lorsqu'on arrive à Bandar Abbas, l'horizon est dégagé et au loin, dans le golf persique, on aperçoit les bateaux de pécheurs, les cargos, mais aussi les îles....L'une se détache de toutes les autres, elle est parsemée de couleurs et lors de notre première visite ici, elle nous avait fait rêver. Impossible, donc, de ne pas y retourner, de ne pas aller dégourdir nos pieds sur ces terres salées encore une fois. Direction l'île d'Hormuz, une rareté d'une beauté imprenable, l'île saline aux mille couleurs!


Sur le quai, en attendant le bateau, nous faisons la rencontre de trois Téhéranais, venus camper quelques jours sur cette île magique. Ils nous proposent de partager leur véhicule pour se rendre à leur campement prévu sur la plage. Après un bref passage à l'épicerie du seul village de l'île, nous commençons la première soirée, entourés de campeurs et de leur amis insulaires.
Rencontre avec des chants traditionnels, partages musicaux et découverte d'un nouvel instrument iranien, le do tar (deux cordes), la magie de l'île commence à s'opérer...
Il fait nuit quant on arrive et il n'y a que la ligne édentée de noires montagnes qui laisse suggérer un paysage somptueux. Pour Thomas et Guiller, il est simple de s'imaginer le grandiose des alentours, mais pour Manue, ce n'est qu'au réveil qu'elle découvre la façade saline, couleur rouge, des sommets s'élevant telle une barrière pour protéger le trésor d'une île mystérieuse. 

En route vers le désert, l'intérieure des terres. 

L'objectif est en plein centre, dominant l'île, la montagne bleue nous attends. Après avoir traversé une plaine aux sols tantôt craquelés, tantôt sableux, nous arrivons au pied d'un paysage qui pourrait être la planète mars. La roche est entre le rouge et le marron, dentelée au point que l'on se demande comment faire pour marcher dessus. Nous décidons de suivre le lit de ce qu'était une rivière, qui débouche sur une couche blanche immaculée, au milieu de ce décors ocre foncé. Sous nos pas, les couches de sel craquent comme si jamais personnes ne les avaient jamais foulées. Par moments, la montagne se découvre et nous laisse apercevoir des couches millénaires de sel coloré par des minéraux bleus, violets, verts, jaunes et tant d'autres. Il faut être attentif lors de la marche car notre route est parsemée de trous que l'on croirait infini, donnant sur le coeur et l'intimité de l'île. Nous rencontrons une grotte et décidons d'y rentrer pour y observer de plus près ce spectacle intime et incroyable de la composition de ce trésor flottant. Le soleil descendant, nous nous trouvons un espace plane pour poser la tente, vue sur notre objectif.
Le jour suivant, nous devons retourner au village car l'eau nous manque et le temps est chaud. Reprendre des vivres pour être prêts à escalader la belle et impressionnante montagne bleue. Nous passons par la seule route qui traverse l'île et nous nous arrêtons au bord, à quelques centaines de mètres de l'objectif du jour suivant. Les nuits sont fraiches mais calmes et silencieuses, sous le regard bienveillant d'Orion.
Pliage du camp, nous voilà partit vers l'objectif. Pour être plus léger et mobile, nous laissons les sacs aux pieds. Le sol est très instable car il est formé de petites roches et de pierres poreuses qui se détachent facilement sous nos pieds ou nos mains. Nous voici en pleine ascension de la montagne qui contraste avec le paysage rougeâtre par sa couleur bleutée. À quelques mètres du sommet, Guiller se rend compte du danger que ça représente d'atteindre le sommet. La montée est possible, mais sans compter le risque certain pour la descente. Nous nous satisfaisons donc de la vue imprenable sur toute l'île et sur l'horizon maritime. 


Direction l'autre côté de l'île, à la recherche d'une plage paradisiaque dont on nous a parlé...
Nous passons au milieu de paysages que l'on croirait construit par des géants, s'amusant à faire des tas de couleurs différentes, l'un blanc, l'autre rouge, un autre jaune, tous les uns à côté des autres bien définit, sans se mélanger.
Chaque soirs, à la tombée du jour, nous avons le plaisir de voir apparaitre les petits êtres de l'île sur la crête dentelée des montagnes. Au fur et à mesure que la nuit tombe, ils se transforment pour prendre une autre forme, celle de visages. Ce soir là, nous campons sous la voie lactée, accompagné par des personnages de dessins animés, d'un crocodile, d'un dinosaure et d'une tête de tigre.

Nous n'avons pas trouvé la plage mystérieuse, mais nous sommes allés nous reposer sur une plage de sable rouge, colorant le bord de l'eau et nos vêtements au passage. Ensuite, nous avions promis d'aller rendre visite à notre ami, Ali, travaillant au centre de recherche maritime. Ce n'est que le lendemain que nous le rencontrons, après avoir passé la nuit au pied du centre, sur une crique incroyable à faire un feu de joie grâce aux quelques morceaux de bois généreusement laissés par les précédents campeurs. Grillades de poissons frais et thé, il est déjà l'heure de partir direction l'embarcadère pour rentrer sur le continent, la tête et le coeur rêveur...